Le nouveau visage des femmes sur le marché du travail au Canada

« On peut le faire! » martelait le personnage maintenant connu sous le nom de Rosie la riveteuse, alors qu’elle exhortait les femmes à se joindre à l’effort de guerre dans les années 40. Son message a porté fruit – nous avons gagné – et a grandement contribué au rôle économique vital qu’ont joué les femmes à cette époque. Une nouvelle guerre, cette fois-ci contre une pandémie mondiale aux répercussions économiques dévastatrices, montre clairement qu’un mouvement comme celui de Rosie la riveteuse est à nouveau nécessaire.

Rosie a maintenant un nouveau visage, ancré dans la modernité. Le Projet Prospérité, un organisme sans but lucratif créé par plus de 60 dirigeantes de partout au pays afin de veiller à ce que les Canadiennes soient soutenues et encouragées à voir grand pendant la reprise économique au Canada, souhaite que tous les Canadiens puissent voir ce visage et prennent des mesures concrètes pour mettre en œuvre de véritables changements.

À l’instar de Rosie, qui était un symbole emblématique pour son époque, nous avons lancé la campagne Ce n’est pas compliqué, une série d’images accrocheuses illustrées par des expressions comme « Ce n’est pas de la science spatiale », « Ce n’est pas de la neurochirurgie » et « Ce n’est pas de la haute finance », des phrases qui soulignent de façon ironique ce qui devrait être manifestement évident. Ce n’est pas un hasard si ces expressions font aussi référence à des emplois à prédominance masculine.

Il n’y a rien d’ironique dans ce message : nous avons la responsabilité collective d’appuyer les femmes et de les encourager à faire carrière dans n’importe quel domaine. Les scientifiques spatiales – ou les neurochirurgiennes, les cheffes des services financiers ou les soudeuses de précision – ne devraient plus être une anomalie ou une rare exception.

La campagne Ce n’est pas compliqué encourage les femmes, surtout les jeunes, à examiner la possibilité de suivre un cheminement de carrière « non traditionnel ». (Soit dit en passant, je propose de rayer cette expression de notre vocabulaire; il aurait fallu mettre fin à ces « traditions » il y a des générations.) Les femmes ne devraient avoir aucune gêne à faire carrière dans les sciences, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques, les métiers spécialisés et les postes de direction, des domaines dans lesquels elles sont très peu représentées. Il faut changer cette réalité.

Les femmes doivent non seulement avoir la possibilité de faire des choix, mais elles doivent aussi avoir en main tous les outils qui leur permettent de les faire. Lorsque Rosie a incité les femmes à travailler dans les usines de munitions, le reste de la société a dû s’adapter. C’est ce que nous devons faire encore aujourd’hui. Commençons par un système national de garde d’enfants; un partage plus équitable des tâches domestiques représente un autre changement attendu depuis longtemps. L’égalité des sexes – tant du point de vue de la rémunération que des occasions offertes aux femmes – doit être la norme, et non un idéal inaccessible.

On a beaucoup parlé récemment des répercussions néfastes de la pandémie de COVID-19 sur les femmes et de la « récession au féminin » qui en a découlé. Tout comme Rosie la riveteuse est devenue un symbole emblématique qui a inspiré les femmes à voir grand, nous voulons que les visages de la campagne Ce n’est pas compliqué soient le point de ralliement de toutes les Canadiennes d’aujourd’hui : un symbole unificateur qui souligne le besoin pressant d’un changement systémique afin de donner de l’élan à l’avancement des femmes.

C’est la nouvelle Rosie, le visage des femmes sur le marché du travail au Canada. Ensemble, faisons entendre sa voix. On peut le faire, encore une fois.

Cet article a été rédigé par Pamela Jeffery, la fondatrice du Projet Prospérité et a été publié dans le Toronto Star, le vendredi 30 avril 2021. Voir l’article original ici (en anglais seulement).

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